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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 06/07/2011 à 11:13
» Dernière mise à jour le 19/06/2022 à 11:05

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 24 : L'enlèvement
Les Gueriaigle se déployèrent tout autour de Mercutio et Solaris. Alors que cette dernière continuait de tirer sur eux avec Publo, Djosan ordonna à son Pokemon de tirer un Ultralaser à côté d'elle pour la déboussoler. Publo anticipa l'attaque et recouvrit entièrement le corps de sa maîtresse pour la protéger du choc et des gravats tout autour. En contrepartie, il ne put plus tirer. Mercutio appela Mortali et ce dernier bombarda les Gueriaigle d'attaques Tonnerre et Laser-Glace. Mais les attaques foudres furent attirées par des espèces de bracelets métalliques que portaient les Dutteliens. Quant aux rayons de glace, ils atteignirent rarement leurs cibles.

Mercutio n'avait pas beaucoup de possibilité contre eux, surtout qu'étant aussi de type Normal en plus du type Vol, les attaques Spectres comme Ball'Ombre ne leur faisaient rien du tout. Mais en contrepartie, les attaques Normales comme Ultralaser n'affectaient pas non plus Mortali. Des Pokeball furent envoyées par les Dutteliens, libérant plusieurs Pokemon dont le Bouldeneu mal fagoté de Djosan. Mortali se lança à l'attaque, faisant face à un Krabboss et un Hippodocus, mais le reste des Pokemon se rapprochait inévitablement, avec en plus certains Dutteliens qui avaient atterri et qui avaient sorti leurs épées et leurs mini-arbalètes collées sur leurs brassards.

Mercutio serra les poings, bien décidé à protéger Solaris avec ses seuls muscles s'il le fallait. Mais les renforts ne tardèrent plus à arriver. Galatea et Fukio déboulèrent sur la gauche, Siena et Zeff sur la droite. Tous leurs Pokemon étaient dehors et Fukio s'était lancé dans une danse guerrière avec sa lourde épée. Zeff, Galatea et Siena eurent le bon réflexe de poser une barrière de trois Pokemon pour protéger Solaris tandis que les autres se battaient avec ceux des Dutteliens. Mais ils étaient en infériorité criante.

Sous les combats des Pokemon, pas une maison aux alentours ne resta debout. Mortali en avait fini avec le Kraboss et l'Hippodocus et combattait à présent le Bouldeneu de Djosan et un Noadkoko. Le Pyroli de Galatea affrontait un Magneton et un Oniglali. Le Pharamp et le Givrali de Siena devaient combattre une dizaine de Pokemon à eux tous seuls. Scalproie, Kirlia et Hariyama, eux, se tenaient devant Solaris et écartaient violement tous ceux qui avaient la mauvaise idée de s'approcher d'elle.

Mais Solaris, dédaignant le bouclier personnel que Publo lui offrait, avait retransformé ce dernier en une arme hybride entre le pistolet et l'arc et combattait elle aussi leurs attaquants. Mercutio constata qu'elle visait très juste, mais il ne pouvait se permettre de la laisser participer ainsi pour qu'elle risque de blesser. D'ailleurs, un des dutteliens lui tira dessus avec son arbalète par reflexe après que Solaris eut pointé Publo vers lui. Publo parvint in extremis à recouvrir tout son corps pour arrêter le projectile. Le guerrier qui avait tiré se fit enguirlander par Djosan.

- Fou que tu es ! Notre mission est de la capturer en vie ! Tiens-tu tant que cela à répondre de ton erreur devant le prince et son Pokemon ?

Le Duttelien déglutit péniblement et s'empressa de présenter ses excuses à Djosan. Mercutio constata que Solaris s'était remise à tirer.

- Garde la protection de Publo, ordonna Mercutio.

- Je veux me battre ! Je ne vais pas me...

- Tu gardes ta protection ! cria Mercutio sur un ton qui ne souffrait aucune réplique. S'ils ne peuvent pas te capturer facilement, ils essaieront de t'avoir autrement, peut-être même en te blessant. On ne peut pas les combattre et te protéger en même temps !

Solaris foudroya Mercutio du regard. Elle ne devait pas avoir l'habitude d'être contredite ou d'obéir à des ordres. Mais Mercutio se fichait de l'avoir vexée pour le moment. Quand il fut sûr que Solaris était de nouveau totalement protégée par Publo, il se lança lui-même dans la bataille, son pistolet dans une main et son couteau dans l'autre. Il n'aimait pas blesser lui-même des Pokemon, mais ils étaient là tellement inférieurs en nombre qu'ils n'allaient pas tenir longtemps. Zeff, Siena et Galatea firent comme lui.

Voyant leurs Pokemon tomber sous les attaques de la Team Rocket, les Dutteliens vinrent s'en prendre à eux personnellement. Le Kirlia de Galatea dut utiliser une attaque Protection à grande échelle pour stopper tous les traits d'arbalètes qui foncèrent vers leurs dresseurs. Fukio, qui n'était pas derrière la Protection, reçut un trait dans son épaule, mais ça ne l'arrêta pas le moins du monde dans son combat à l'épée face à six Dutteliens à la fois. Il arracha la flèche qu'il avait reçue dans son épaule pour la planter dans la gorge d'un de ses adversaires. Mercutio fut soudainement jeté à terre par la charge d'un Grolem qui telle une boule de bowling inarrêtable faisait le tour de l'espace de combat, décanillant ennemis comme alliés. Mercutio se secoua la tête pour s'éclaircir les idées, mais une force incommensurable l'attrapa par les épaules et le souleva comme s'il avait été un nourrisson.

- MERCUTIO CRUST !

Mercutio n'eut pas de mal à deviner de qui il s'agissait. Avant qu'il n'ait pu tourner son poignard vers son agresseur, Djosan le jeta violement au loin et Mercutio atterrit douloureusement contre le dos.

- La vache... tu veux pas nous lâcher un peu, mec ?

- Jusqu'aux miennes oreilles est parvenue votre requête, mais je me dois hélas de la décliner. Y'a-t-il une chance pour que vous et vos compagnons vous nous remissiez sans faire d'histoire la princesse de Vriff ?

- Aucune, grinça Mercutio.

- Naturellement. J'eusse était déçu si vous auriez abandonné votre mission, si ignoble soit-elle, seulement pour sauver vos vies ! Nous nous comprenons tous les deux, Mercutio Crust. Il n'y a nulle autre source d'honneur que les missions que nos chefs nous confient ! Sachez que si vous perdez la vie aujourd'hui face à moi, je ferai en sorte que votre corps soit inhumé selon les protocoles guerriers de rigueur !

- Quel chanceux je suis...

Mercutio feinta pour donner un coup de poing à son armoire à glace d'adversaire, mais au final, le poing de Mercutio dut plus souffrir que le ventre de Djosan. Celui-ci décocha en retour un vrai coup de poing, qui, lui, réexpédia Mercutio au sol, avec un mal à la mâchoire qui allait durer un mois. Bon sang, s'il avait été capable d'exploser la pince métallique de Trutos avec la seule force de son poing, ce n'était pas ce gros balourd moustachu qui devrait lui poser problème ! Il essaya de refaire venir à lui ce sentiment de force et de puissance qui l'avait totalement envahi durant son combat contre Trutos. Il avait eu alors l'impression d'être invincible. Il chargea une nouvelle fois sur Djosan, sûr de sa force, son poing brandi pour le toucher cette fois au visage. Le chevalier était tellement grand que Mercutio dut sauter pour parvenir à toucher son visage. Mais encore une fois, Mercutio se brisa tous les os de la main et Djosan n'avait même pas frémi.

- Que faiste-vous, Mercutio Crust ? se demanda Djosan. Est-ce une coutume de votre pays que de se tapoter la mâchoire avant de débuter le combat ? Si tel est le cas, je m'y soumets volontiers.

Le gros poing de Djosan partit de nouveau, mais cette fois, Mercutio parvint à l'esquiver. Il devait se rendre à l'évidence ; il ne terrasserait pas ce type qu'avec ses poings. Derrière eux, les autres s'en sortaient quelque peu. Bien qu'ils souffraient tous de plusieurs blessures et brûlures et que leurs Pokemon étaient exténués, les rangs des Pokemon Dutteliens commençaient à régresser. Mercutio retourna à Djosan un sourire orgueilleux.

- Vous ne nous aurez pas encore cette fois, mon pote. Tu vas devoir rentrer chez ton prince une nouvelle fois bredouille.

- Ce serait énormément dérangeant pour le mien honneur, Mercutio Crust. Je ne puis l'accepter.

Il s'empara d'une Pokeball qu'il avait apparemment gardé en réserve.

- Mercutio Crust, si vous et vos amis préférez rester en vie plutôt que de protéger cette démone de princesse, je vous conseille de vous écarter prestement.

Puis il lança sa Pokeball.

- Que le sol tremble sous tes pas, Titank !

Mercutio eut un mauvais pressentiment juste en voyant la taille de la forme lumineuse qui sortit de la Pokeball. Quand la lumière disparut, Mercutio hoqueta de surprise. Le Pokemon devait bien faire dans les sept mètres de large et dix de long. Sa peau sombre reluisait au soleil, signe qu'il était de type acier. Il était posé sur quatre immenses pattes et protégé par une espèce d'armure qui remontait le long de son dos en deux pics, comme un chameau. Il possédait aussi une courte queue qui aurait pu propulser n'importe qui sur orbite. Bien que la situation ne s'y prêtait guère, Mercutio ne résista pas à l'envie de sortir son Pokedex.

- Titank, le Pokemon Colossal. C'est le plus lourd Pokemon du monde. Il est constitué d'un acier cent fois plus résistant que l'acier naturel et un seul de ses pas peut faire s'écrouler une ville entière. L'utilisation de ce Pokemon lors de combats à proximité d'édifices battis a été interdite en 1827.

L'apparition de ce monstre plongea la ville entière dans un chaos encore plus intégral. Les gens se bousculaient pour mettre la plus grande distance entre Titank et eux, et les combats entre les Pokemon de la Team Rocket et ceux des dutteliens durent s'arrêter sous peine de blesser des civils. Djosan était monté sur son monstre géant et croisa les bras comme si il était Dieu tout puissant sur son engin de destruction.

- Titank ! Voudrais-tu attraper cette fille pour moi, mon ami ? fit-il en désignant Solaris du doigt.

L'immense Pokemon pencha sa tête affreuse vers la princesse, qui semblait paralysée. Tous les Pokemon de la Team Rocket, ainsi que Fukio, se placèrent devant elle et attaquèrent Titank avec tout ce qu'ils avaient, mais face à un Pokemon de cette taille, leurs attaques devaient à peine le chatouiller. Titank se contentant de taper au sol avec une de ses immenses pattes. L'attaque Séisme qui en découla ressemblait plus à une attaque Abîme. De larges fentes s'ouvrirent dans le sol, créant des failles très profondes. Les Pokemon défenseurs n'eurent d'autre choix que de se disperser, laissant Solaris acculée contre les ruines d'une maison à la merci de Titank. Ce dernier n'eut qu'à tendre la tête pour l'attraper avec ses dents. Solaris gémit de douleur sous l'étreinte du Pokemon géant et ce malgré la protection que lui offrait Publo.

- Non ! s'exclama Mercutio.

Sans n'avoir trouvé rien d'autre à faire, il grimpa sur l'une des pattes arrière de Titank pour se positionner sur son dos. Mais alors qu'il était tout proche du cou du Pokemon, Mercutio se retrouva devant Djosan.

- Ordonne-lui de la lâcher ! lui hurla Mercutio.

- Allons, un peu de sérieux, Mercutio Crust, fit Djosan. Si d'aventure Titank la lâchait de cette hauteur, je ne pourrai répondre de son intégrité physique à l'arrivée.

- Enfoiré, jura Mercutio en sortant son couteau.

Mais Djosan le dévia avec nonchalance, avant de décocher un coup de poing dans l'estomac de Mercutio, qui l'envoya rouler au bout du dos de Titank. Avant qu'il n'ait pu se raccrocher à n'importe quoi, il chuta du Pokemon, pour ensuite tomber dans une des failles terrestres que Titank avait provoqué et qui s'enfonçait indéfiniment sous la terre. Djosan haussa les épaules avec tristesse.

- Pardonnez-moi, Mercutio Crust. Que je craignisse de ne point pouvoir finalement rendre les honneurs guerriers à votre corps.

Mercutio entendit le cri de Solaris qui l'appelait avant de tomber dans les ténèbres. Il aurait aimé pouvoir dire que durant sa longue chute, il avait fait le vide dans sa tête, réfléchi à sa vie et à son après-vie, philosophé sur la mort et lui rire à la figure, mais une seule pensée était présente dans son esprit : « Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh ». Vu que la fente se réduisait au fur et à mesure qu'il tombait, Mercutio percuta un pan rocheux à la tête. Il sentit comme des bras l'attraper alors que son esprit lui aussi chutait dans les ténèbres. C'était peut-être les bras glacés de la mort, après tout...


***


Vu que Mercutio se réveilla sous un ciel bleu, il se dit qu'il n'était pas mort. Le Monde des Esprits de Giratina, dans lequel étaient envoyées les âmes des défunts, était perpétuellement plongé dans une nuit éternelle. Enfin, c'est-ce qu'on disait. Personne n'était revenu pour le confirmer, après tout. Il avait un mal de chien à la tête, et savait que s'il se levait immédiatement, il retomberait aussitôt. Il y avait Mortali à côté de lui. Tout le monde, ses sœurs, Fukio, Zeff et les Pokemon s'adonnaient à trouver des blessés, ou des cadavres, parmi les décombres de la ville.

Il vit Zeff qui portait sans ses bras un gamin qui ne devait pas avoir plus de cinq ans et qui avait un gros hématome sur le front. Zeff était en train de parler de façon douce et rassurante au bambin, ce que Mercutio trouva assez bizarre et illogique, comme si un Dracaufeu avait appris à vivre sous la mer. Zeff remarqua que Mercutio s'était réveillé. Il confia l'enfant à un adulte du village et se dirigea vers lui.

- Je ne te voyais pas en baby-sitter, vieux, dit Mercutio. Détrompe-moi, mais tu ne t'es jamais trop soucié des dégâts collatéraux qui tu te bastonnais.

- Je n'aime pas que les enfants soient pris pour cible, expliqua Zeff. Pas tant qu'ils n'ont pas l'âge de porter eux-mêmes une arme. C'est un truc que je n'accepte pas !

Zeff semblait sérieux, et Mercutio se demanda de quelle façon il avait été traumatisé dans sa jeunesse pour tenir de tels propos.

- Comment je m'en suis tiré ? voulut savoir Mercutio.

- Quand t'es tombé, Galatea a sauté à ta suite avec son Kirlia. Quand elle t'a rattrapé, le Pokemon a utilisé téléport.

- Elle est cinglée, décréta Mercutio. Et les Dutteliens ?

- Partis... avec Solaris.

Mercutio aurait préféré être mort plutôt que d'entendre ça. Ils n'avaient pas été foutus de protéger une seule personne. La mission était un échec le plus total.

- C'est inacceptable ! rugit Mercutio si fort que même Zeff sursauta.

- Ouais, mais qu'est-ce que tu veux y faire, gamin ? Ils l'ont sans doute amené dans leur capitale. Tu veux qu'on prenne d'assaut Duttelia à nous quatre pour aller la récupérer ?

- Depuis quand tu te soucies des détails de logistiques, toi ? On aura des mecs à combattre et c'est tout ce qui devrait t'importer.

Zeff dit une grimace pensive qui pouvait signifier que ce n'était pas faux.

- Le hic, c'est que quand on est mort, on ne peut plus combattre personne. Notre chère lieutenant pense qu'on devrait demander des renforts à la base...

- Non, dit Mercutio, catégorique. On ne peut pas se permettre d'associer l'ensemble de la Team Rocket à ceci. Sinon elle sera en guerre ouverte contre le Royaume de Duttel. On ne peut agir qu'à nous quatre.

- À nous cinq je dirai, rectifia Zeff. Fukio a l'air prêt à manger du Duttelien en compote.

Après avoir attendu que le Kirlia de Galatea ne lui enlève cette affreuse migraine de sa tête - et après avoir bien engueulé Galatea pour sa folie quand elle l'a sauvé - Mercutio alla discuter avec un Fukio effondré des possibilités restantes. Ce ne fut guère évident, car le chevalier n'arrêtait pas de sangloter.

- Je n'ai pas su la protéger... Je suis indigne... VOTRE ALTESSE SOLARIS ! JE SUIS INDIGNE !

- Ouais, c'est bon, on va...

- JE MERITE UN ENFER ETERNEL ! JE SUIS DAMNÉ À TOUT JAMAIS ! JE...

Mercutio dut attendre patiemment que Fukio ait fini de s'épuiser la voix avec ses auto-apitoiements et ses énoncés de souffrances et de déshonneurs éternels auxquels il serait soumis.

- C'est bon, tu as fini ? Je disais qu'il était hors de question qu'on laisse Solaris aux mains des Dutteliens. Tu n'es pas de mon avis ?

Fukio le regarda comme s'il venait de lui dire que l'eau mouillait.

- J'affronterai toute la garnison de Duttelia pour la princesse ! Bien évidement qu'il nous faut la sauver !

- Alors pourquoi tous ces gémissements à l'instant ?

- Qu'on parvienne à la sauver ou non, le fait que je n'ai pu la protéger tout à l'heure perdurera et entachera mon honneur à tout jamais. Même un sacrifice rituel des plus douloureux ne saurait faire expier mon âme de mes péchés impardonnables envers...

- OK OK, j'ai capté, l'arrêta Mercutio. Ecoute, on va essayer de sauver Solaris et tu pourras te suicider en beauté ensuite, avec toute la souffrance que tu voudras. Ça roule ?

Fukio se tapa le poing contre la poitrine.

- Il en sera selon la volonté de la princesse !

- Euh... ouais. Tu sais où se trouve la capitale de Duttel ?

- Bien évidement.

- Et tu as un plan pour tirer Solaris de là-bas ?

- On y va et on tue tous les chiens de Dutteliens qui s'interposeront.

- On dirait un de mes plans, intervint Zeff.

- Ouais... mais moi, j'en ai un mieux, dit Mercutio en regardant les cadavres des guerriers Dutteliens qui furent tués pendant le combat. Il s'agit de la classique infiltration par le déguisement !


***


Djosan avait bandé les yeux de Solaris pendant tout le trajet jusqu'à Duttelia. Comme si s'était nécessaire... Solaris savait très bien où on la menait et où se situait la capitale de Duttel sur la carte d'Elebla. Ceci dit, Djosan semblait vouloir faire les choses dans les règles. Il avait galamment informé Solaris qu'il la faisait prisonnière au nom du roi de Duttel, pour les crimes de ses ancêtres et ses prétendus crimes qu'elle commettrait dans le futur. Solaris aurait bien voulu découper ce charlot en quelques morceaux bien saignants, mais elle devait se contrôler. Ce n'était pas le moment. Pas encore... Cette capture ne faisait pas partie de son plan, mais après tout, elle avait maintenant la possibilité de rencontrer le prince Octave... et de se rapprocher du Devin.

Les yeux de Solaris ne furent libérés que quand elle se trouva bien attachée dans une salle royale du château de Duttelia. Sans doute les appartements du prince. Solaris le vit pour la première fois. C'était un jeune homme d'à peu près son âge - en apparence seulement - aux cheveux blonds tressés en queue de cheval, avec des yeux gris et froid. À ses pieds se tenait un Pokemon bizarre blanc et noir avec de longues oreilles et une queue épaisse.

- Votre Altesse Solaris as Vriff, s'exclama le prince Octave. Soyez la bienvenue. J'ai rarement le privilège d'accueillir de si hautes personnes dans mes modestes appartements.

Solaris ne répondit pas, se contentant de l'observer comme s'il ne s'agissait que d'une mouche agaçante qui volait près de son visage.

- Vous êtes encore plus belle que la légende le laissait entendre, très chère, poursuivit le prince. Dommage que cette beauté ne soit que façade. On aurait pu penser qu'après cinquante ans, elle ne commence à s'effriter.

Solaris soupira d'ennui.

- Que voulez-vous au juste ? lui demanda-t-elle. Me faire périr d'ennui en me harcelant de vos tournures débiles ? Si vous savez la vérité me concernant, vous devez savoir que vous ne pouvez me garder enfermée. Si je suis là avec vous, c'est parce que je le veux bien.

- Oh, je me doute que vous possédiez de très puissants pouvoirs, acquiesça le prince Octave. Comment vous les avez acquis, ça, je l'ignore, bien que j'ai deux ou trois idées. Ceci dit, je suis quelqu'un de prévoyant.

Octave lui montra un appareil étrange à côté d'elle. Il faisait un bruit tout aussi étrange.

- Une machine ? s'étonna Solaris.

- En effet. Tout comme vous Vriffiens, nous n'en sommes pas grands fans, mais elles peuvent avoir leur utilité en certaines occasions. Comme celle-ci. Tant qu'elle fonctionnera et qu'elle sera proche de vous, vos pouvoirs, quels qu'ils soient, seront inhibés. Les habitants de la région Johkan appellent ça un neutralisateur cérébral. C'est-à-dire que toutes activités du cerveau qu'un être humain normal ne peut avoir est impossible en présence de cette machine.

Solaris retint un ricanement. Octave était prévoyant, en effet, mais pas assez. Elle ne le lui dit pas, néanmoins. Qu'il continue à croire qu'il pouvait la maîtriser, si ça lui chantait.

- Pourquoi m'avez-vous enlevé ? demanda plutôt Solaris.

- Pourquoi ? Vous prétendez ne pas le savoir ?

- Vous avez tellement de raisons d'agir que je ne peux pas les connaître toutes.

- Eh bien, la première raison est de vous empêcher de monter sur le trône de l'Empire de Vriff, bien sûr. Privé de chef pour le guider, Vriff perdra vite son image et sa force, et on pourra enfin l'écraser. Ensuite, seconde raison, pour vous livrer à mon père et recevoir de lui et du peuple duttelien au grand complet, tous les honneurs qui me sont dus. Troisième raison, pour vous interroger un peu sur certaine chose que vous ne devrez pas être sans savoir. Et enfin, bien sûr, pour avoir le plaisir de vous voir mourir.

- La mort hein ? répéta Solaris. C'est le sort que vous avez réservé à mon frère quand vous l'avez enlevé lui aussi ? Ou était-ce un truc encore plus horrible ?

Octave parut ne pas comprendre, et Solaris fut certaine que le prince ne savait rien.

- De quoi parlez-vous ? Vous n'avez jamais eu de frère !

- Oh que si. Il est peu connu car il avait six ans quand il a été enlevé... par votre peuple !

- Nous n'enlevons pas des enfants, riposta Octave avec froideur. Nous ne sommes pas comme vous.

- Vous êtes un menteur en plus d'être un ignorant ! Mais interrogez donc votre père ou votre grand-père, s'il vit toujours. L'un d'entre eux est sûrement l'instigateur de cet enlèvement.

- Vous délirez, dit Octave. Et ici, c'est moi qui pose les questions. Qu'avez-vous fait de Dracoraure ? Où est-il ?

Solaris lui répondit par un sourire méprisant.

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

Octave la gifla pour le compte.

- Vous prétendez peut-être que votre peuple n'y est pour rien dans la capture de notre Pokemon vénéré et mythique ?

- Tout comme vous prétendez n'avoir rien à voir avec l'enlèvement de mon petit frère ?

Octave soupira.

- Je vois. Je crains qu'on ne puisse jamais se comprendre. Mais peu importe. Je vais vous laisser en tête à tête avec mon cher Mémorios.

Le prince désigna son Pokemon bizarre et effrayant à la fois avec ses yeux de glace qui pouvait transpercer votre âme.

- Vous ne connaissez sans doute pas son pouvoir ? Il exerce une pression mentale telle que vous ne pouvez résister à croiser son regard. Et quand il vous regarde dans les yeux, c'est comme si on vous rembobinait dans votre esprit toute votre vie en ne vous montrant que les pires moments, les plus douloureux, les plus insupportables. Nous Dutteliens, nous sommes civilisés, voyez-vous. Nous ne pratiquons pas de torture physique, mais de la torture mentale.

Solaris fut troublée par ses paroles. Elle tenta de ne pas croiser le regard de ce Pokemon, mais c'était comme si elle en mourrait d'envie. Comme si rien d'autre ne comptait que de plonger ses yeux dans ceux de Mémorios.

- Criez quand vous en aurez assez, princesse, termina Octave. Et si vous avez quelque chose d'intéressant à me raconter, je pourrai éventuellement éloigner Mémorios de vos jolis yeux. En attendant... amusez-vous bien.






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Images de Titank et de Mémorios :