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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 08/10/2008 à 21:20
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:48

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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076 - Confident-ciel
« Tu dis ton secret à ton ami, mais ton ami a un ami aussi »
(Proverbe turc)

-Le rendez-vous de 14 heures 50 est décalé à 18h50…
-D'accord…
-Mme Bates vous attend pour discuter de la stratégie avec l'affaire Gunderson.
-Hm-hm…
-Et pour finir le dossier Canterbury est revenu de chez vos analystes. Ca a l'air bon.
Eddy passa le dossier à Linus qui sourit. Lequel portait sa robe d'avocat.
-Merci infiniment, Eddy. Je ne sais pas ce que je ferais sans un secrétaire de votre qualité.
Eddy soupira.
-Probablement la même chose que maintenant, maître Winchester… En moins bien !


Un grand appartement à Ecorcia.
Eddy servit le café à Norbert qui était effondré.
-Ca va aller, chéri ?
-Non…
Eddy hocha la tête.
-Je comprends…
-J'ai même pas envie d'aller au travail !
Floper geignit. Norbert caressa la tête de son Pokémon, déprimé. Eddy soupira.
-Tu ne peux pas t'enfermer comme ça, Norbert… C'est juste un sale type !
-Qu'est-ce qu'il t'a fait exactement ?
Eddy soupira.
-C'est… compliqué.
-Tu peux me le dire, Eddy, nous sommes… ensemble.
Norbert soupira de cette foutue limite légale qui l'empêchait de traiter Eddy plus que comme un invité un peu spécial chez lui.
Eddy hocha la tête.
-Mes parents vont venir me rendre visite.
Norbert s'étonna.
-Tes parents…
-Oui, ils vont venir diner avec nous.
-D'accord, je leur dirais que je suis ton ami…
-Ils savent que… je suis gay.
Norbert s'étonna.
-Et… ils assument ?
-Bah… Oui, ils acceptent.
-Ouah. J'ai une belle famille… bizarre. Tu ne veux pas m'expliquer pour Antoine ?
-Non, Norbert. Je préfère que tu ne saches pas. J'ai vu ce dont tu étais capable sur la base de suppositions. En sachant ce qu'il en est réellement… tu vas devenir fou.
Norbert regarda Eddy.
-J'espère que… tu as quand même conscience que je t'aime très, très fort… je fais ça pour toi, pour te défendre !
-Bien sur, Norbert. C'est juste que… Il y a une part de toi qui me fait peur. C'est… toute cette fureur que tu as en toi.
Norbert s'étonna.
-Je… Je ne te ferais jamais de mal, Eddy !!
-Je sais mais… je peux pas m'empêcher… de craindre tes colères.
Norbert eut un regard quelque peu triste.

Eddy entra dans son bureau. Estelle avait l'air à moitié dépressive.
-Estelle…
-Bonjour Eddy…
Il s'assit et regarda la jeune femme.
-J'ai l'impression que nous avons un problème similaire…
Estelle regarda Eddy.
-Vous détestez les crétins adipeux professeurs d'histoire, vous aussi ? sourit la jeune femme.
-Un peu, oui…
-Il vous a fait du mal ?
-Hm. A vous aussi ?
-Oui… Beaucoup de mal. A dire vrai je n'espérais pas… le revoir. Par chance on a, tous les deux, quelqu'un qui nous protège. Hein ?
Estelle hocha la tête.

Jonathan et Norbert se retrouvèrent à la machine à café.
-Bonjour.
-Salut.
-Vous… n'avez pas l'impression parfois que… vous êtes impuissant à protéger la personne que vous aimez ?
Jonathan regarda Norbert, un regard noir sur le visage.
-Vous voulez que je vous éclate la gueule ?! Savez, j'ai pas peur de tabasser un homo !
-Même un homo qui a été dans les forces spéciales et qui peut paralyser un homme de votre corpulence avec l'index et le majeur ?!
-Un type le faisait en taule : Il mettait ces doigts précis dans l'anus de sa victime. Hurlement et paralysie garantie.
Norbert s'étonna.
-Non, moi c'est un coup sec derrière la nuque. Je vous disais ça parce que… Eddy va mal, et je ne peux pas l'aider. A cause de ce type, Antoine !
-Oh… Excuse-moi… J'ai… Il y a eu un malentendu.
-Mouais… Je me doutais. Avec vous, y'a toujours un malentendu… C'est à se demander ce que cette brave Estelle vous trouve.
-J'ai peur que tout ce qu'elle aime chez moi c'est la prise de risque que représente le fait de me fréquenter.
-Ah bah voilà. Enfin des problèmes normaux !

-Oh mon DIEU !
-C'est ce que je me suis dite… sauf que j'ai prononcé le nom de mon Dieu ! soupira Sadia.
La jeune femme avait d'énormes… Atouts.
Penny ferma les bouches d'Andrew et Jules d'un mouvement de bras.
-Comme vous pouvez le voir, mon Ceriflor ne s'ouvre pas !
Etienne passa sur toutes les métaphores salaces qui lui venaient en tête à propos de pétales de fleurs qui s'ouvraient et se fermaient.
-Vous faites quel mamelon-METIER ! METIER, madame !
-Monsieur Smirnoff ! soupira Penny.
-Je suis météorologue.
-En conséquence vous avez un Morphéo !
-Oui…
-Sortez-le !
Le Pokémon sortit sous sa forme solaire.
-Voilà. Lui ça marche mais pas Ceriflor.
Etienne hocha la tête.
-L'aptitude spéciale entre en compte…
-Brise Moule, Suc Digestif…
Etienne hocha la tête.
-Le cas vous intéresse, Jules, ou la « casse » ?
Jules soupira. Il prit le Pokémon.
-Rien des trucs normaux n'entre en compte. Ca m'intéresse. Rien ne colle. Ca n'est pas l'effet d'une attaque… Il n'a pas de problèmes de santé ?
La dresseuse aux gros poumons secoua la tête, faisant vibrer le service. Les yeux d'Andrew et d'Etienne partirent comme des balles de ping pong.
-Restez-là, Madame Roploplan…
-Rodovan ! s'étonna la femme.
-Restez-là ! On a besoin de vous ! Enormément… besoin de vous pour que cette affaire soit rondement menée. Rondement, balbutia Etienne
Sadia et Penny soupirèrent.

-Bonjour. J'ai rendez-vous avec Maître Winchester.
Eddy regarda son registre et haussa un sourcil.
-Vous êtes… Félicia Kane ?! C'est pour l'annulation de la procédure de divorce ?!
Antoine de Beaufort balbutia.
-Euh… Oui !
-Vous n'êtes pas l'ex mari de Madame Kane, monsieur…
-Euh… J'ai rendez-vous !
-Non, vous n'avez pas.
-Ecoutez-moi bien, Monsieur… Banks !
Eddy regarda Antoine, surpris.
-Je suis… Un homme patient. Mais je sais obtenir ce que je veux. Laissez-moi voir Mr Winchester.
-Vous n'avez pas rendez-vous, Monsieur.
Antoine se releva.
-Vous avez quel âge ?
-Dix-sept ans, monsieur. C'est ma deuxième année en tant que secrétaire juridique. Je sais ce que je fais !
Antoine hocha la tête.
-Petit con, va.
Eddy regarda l'homme, étonné. Linus sortit de son bureau.
-Je vais manger, Eddy, à tout à l'heure.
-Hm…

Eddy se rendit à la cafétéria du cabinet. Il fut rejoint par un jeune homme aux cheveux oranges.
-Salut.
-Bonjour.
-Roland Markson !
-Eddy Banks. Je suis secrétaire.
-Jeune, le secrétaire.
-J'ai toujours rêvé de travailler dans le secrétariat. C'est aujourd'hui la seule profession ou vous pouvez encore être utile à quelqu'un sans que ce dernier ne profite de vous.
-Tu as un bon patron alors. Moi c'est une vraie peau de vache.
Eddy sourit.
-Tu… fais quelque chose après le travail ?
Roland sourit.
-La même chose que toi.

-Oh mon Dieu… Hmm… Mmmm
-Hmmmm…. Ouii…
Ayant fini leur affaire, ils s'allongent tous deux côte à côte.
-C'était… whouuu ! sourit Eddy.
-Ouais. C'était super. T'as de la chance d'avoir cet appart !
-Hm. Logement de fonction !
Roland sourit. Eddy s'endormit. Roland se leva et sourit.
-Le coup des somnifères dans le café ça marche tout le temps.
Roland se mit à fouiller chez Eddy. Il sourit et appela avec son téléphone.
-Mr De Beaufort ? J'ai ce que vous cherchez.


Jules frappa à la porte de la direction.
-Mademoiselle Nathis ?
-Hm ?!
La brune retira ses lunettes de lecture.
-Euh… Je suis Jules Chamfort, je suis un élève de Mr Smirnoff à la cellule supérieure de stratégie !
-Oui…
-Voilà… Ce Ceriflor aurait un petit souci, il ne s'ouvre pas alors que dehors c'est grand soleil. Mr Smirnoff m'a dit que Mr Heine lui avait dit que vous en aviez un !
Judith hocha la tête. Jules posa le Pokémon, et Judith sortit Sakura qui s'ouvrit immédiatement.
-Oh… Oui effectivement comme c'est bizarre…
-Pauvre créature… Je me demande pourquoi elle ne s'ouvre pas, soupira Jules.
-Certains Pokémon ont des peurs, des phobies. Les Pokémon ont une psychologie, à mon avis.
-Ouais. Je pense ça aussi ! Je ne fais pas évoluer mes Pokémon parce que… J'ai l'impression que leur psychologie va s'en retrouver changée.
-Quand Sakura était encore un Ceribou, quand je tapais dans mes mains, elle sautillait de joie.
Judith tapa dans ses mains. Le Ceriflor ouvert sautilla en souriant.
-Tu vois ? Pareil !
Jules hocha la tête.
-Je pense que ça n'a pas d'influence. Ca renforce leur caractère. Ca n'agit pas sur leur psychologie, mais sur leur conscience. Si tu veux mon avis, c'est médical. Tu devrais demander à une éleveuse. On en a une à cet étage !
Jules hocha la tête et reprit le Ceriflor fermé. Judith regarda son Ceriflor, Sakura.
-Va voir Kenny et donne-lui cette lettre.
Le Pokémon hocha la tête. Judith regarda Gisèle qui lisait un roman.
-C'est un bon livre ? Vous êtes sure de ne pas vouloir travailler ?
Gisèle soupira en secouant la tête. Judith hocha la sienne.

-Voyez… Ca fait neuf mois, lui et moi, ça fait longtemps, surtout à mon niveau, et c'est toujours aussi bien, mais la seule chose qui me motive à rester avec lui c'est… L'équilibre qu'il apporte à ma vie. Le sexe avec lui c'est génial. La vie avec lui c'est génial. Le boulot avec lui c'est super génial. Il est… génial ! Et en plus il a huit ans de moins que moi. A mon âge, d'arriver à garder un mec si jeune, si sexy, si… gentil, si doux… Je ne réalise pas vraiment ma chance en fait ! Et tout ce qui me motive VRAIMENT à rester avec lui c'est que depuis qu'il est là tout va bien, tout est stable. Je devrais être motivé par plus de choses en lui ! Et si en fait… J'avais toujours envie de voir d'autres hommes ? Je l'aurais vraiment laissé habiter chez moi ? Le vrai problème entre nous c'est que… Moi j'ai besoin de lui, mais lui n'a pas besoin de moi. Du moins je n'en ai pas l'impression. Eddy a l'air tellement indépendant, responsable, solide !
Jonathan hocha la tête et but une gorgée de bière. Ils étaient en train de boire, assis dans un couloir loin des bureaux centraux.
-Elle… Je l'aime vraiment, mais… J'ai besoin d'une femme qui voie en moi autre chose qu'un moyen de se rebeller contre son petit frère. C'est ma plus belle chance depuis vingt ans. C'est mon seul espoir de finir ma vie autrement que comme un connard grincheux et seul. Je veux tout faire pour que ça marche. Je veux qu'elle emménage avec moi, dans une maison. Je veux qu'on ait des enfants, je veux qu'on fonde une famille. Je veux aimer cette femme. Je veux qu'elle m'aime et qu'elle me le montre autrement que par… des sauts par-dessus la palissade de son jardin pour aller crapahuter chez moi ! C'est le moins qu'on puisse attendre d'une femme, non ?
Norbert acquiesça.
-Ouais… On est malheureux…
-On sait pas ce qu'on veut surtout. C'est pitoyable. On est des mecs ! On devrait prendre nos relations en main. Mais en fait tout nous échappe depuis le début ! soupira John.
-Ouais. Faut agir. Faut qu'on lève nos culs et qu'on aille parler à nos mecs ! somma Norbert.
-Voilà. Enfin moi je vais parler à Estelle, vous allez parler à votre mec !
-Ils sont dans le même bureau, on y va ensemble ?
-Okay… Mais vous lâchez ma main !
-Vous avez la peau très douce, Mr Ludges !
Jonathan plissa les yeux.
-J'oublie ce que tu viens de dire si tu me lâches !
Norbert leva les mains.
-Bon garçon ! conclut l'adjoint.

Jules tentait d'ouvrir Ceriflor avec des lampes halogènes.
-Ca marche pas… Zénith ne marche pas… Il est vivant mais il ne s'ouvre pas… Alors que c'est un fait naturel… Pschhh…
Penny et Sadia réorganisaient les dossiers. Elles regardèrent vers Jules qui était toujours à fond sur Ceriflor.
-Le pauvre, ça a l'air de lui tenir vraiment trop à cœur…
-Ouais. Il est vraiment à l'opposée d'Andrew. L'autre ne peut s'attacher à rien, mais Jules, lui, il y met trop de sentiment, résuma Sadia.
-Tu crois que c'est l'effet des seins de la cliente ?
Sadia réfléchit.
-Non. Surement pas. Jules veut un cas à lui tout seul depuis longtemps.
L'adolescent allait dormir lorsqu'Andrew lui ramena un café.
-Reste éveillé. Lui ne dors pas.
-Si seulement je pouvais l'ouvrir…
-Sois patient.
Andrew partit. Jules soupira et regarda Ceriflor. La créature semblait trépigner sur place.
-Tu bouges pas beaucoup… Tu devrais essayer… nan ? soupira Jules.

Un couple de quarantenaires sur leur fin de décennie arriva à la faculté. Ils passèrent par le premier bureau qu'ils trouvèrent.
-Monsieur ?
-Messieurs-dames ?! Je peux vous aider ?
-Nous sommes Patton et Daisy Banks. Nous cherchons notre fils.
-Oh…
Norbert se leva, accompagné de Floper. Le doyen hésita puis se lança.
-Monsieur, madame… Je suis Norbert Finsbury ! Je suis ravi de vous rencontrer. Je suis… le compagnon de votre fils !
Norbert regarda les parents qui hochèrent la tête.
-Eddy nous a beaucoup parlé de vous, répondit la mère.
-Oui, il nous a dit que vous étiez un grand timide avec une bonne âme !
-Ah… Oui… Votre fils est très bien aussi ! C'est quelqu'un d'adorable ! sourit Norbert.
-Ou travaille t-il ?
-Suivez-moi.
Floper accompagna son maître et les parents. Norbert trouvait la situation… surprenante.

Jules regardait le Ceriflor, désespéré.
-Allez, Ceriflor…
Etienne arriva derrière lui.
-Toujours rien ?
-Non… Ca m'énerve !
-Si ça se trouve il est mort…
-Non, il agite les pieds de temps en temps.
-Trouvez vite ce qu'il a… La cliente attend !
Soudain, la fleur s'illumina. Le Pokémon s'ouvrit enfin.
-AAAAAH ! Cool ! Enfin, Ceri…
Etienne et Jules regardèrent Ceriflor. Le regard de l'étudiant s'attrista.
-Oh… Oh mon… Oh non pas ça…
Etienne soupira.
-Vous allez annoncer à cette dresseuse la raison qui fait que son Pokémon ne s'ouvrait pas… Et vous enregistrerez ce cas.
Jules semblait abattu.
-Oh seigneur non…

-Quoi ?!
Le directeur du cabinet hocha la tête.
-La personne en question menace de révéler à tout le monde que vous êtes homosexuel. Et nous refusons d'avoir cette publicité pour le cabinet. Donc vous êtes viré.
Eddy baissa la tête.
-Tout ça à cause… d'un tube de vaseline et d'une photo de moi avec un ex… soupira Eddy.
-Eh bien, vous pouvez être désolé, mais quand même… Vous auriez pu nous dire que vous étiez homosexuel !
Eddy hocha la tête.
-Surement, oui…

-Eddy, j'ai appris que vous nous quittiez…
Eddy soupira.
-Désolé, Maître Winchester. C'était pas trop pour moi le secrétariat.
Linus hocha la tête.
-Ecoutez… Nos chemins seront, qui sait, peut-être amenés à se recroiser ?
-Hm. Qui sait. La vie est tellement… complexe et confidentielle !
Linus hocha la tête et retourna à son bureau.
-Votre remplaçante, Mademoiselle Kinsley !
-Bonjour ! salua la rousse.
-Vous voulez rester ici ? Ne soyez pas gouine ! Bon courage.
La rousse s'étonna. Eddy partit avec son carton. Il vit Antoine qui allait vers lui.
-Monsieur Banks… Vous partez ?
Eddy soupira.
-Oui. Un problème avec l'administration…
-Un problème comme… Un rouquin avisé qui vous piège et qui récupère pour moi de cruciales informations pour vous défausser de votre poste ? Comme c'est regrettable !
Eddy écarquilla les yeux, stupéfait.
-J'ai besoin de voir un de ces avocats. Je veux le meilleur. Le meilleur c'est Winchester. Les merdeux qui m'empêchent d'avoir ce que je veux… CREVERONT sur mon passage, Mr Banks.
Eddy était au bord des larmes.
-J'ai une vengeance à accomplir. Une certaine pétasse doit voir les conséquences de ses actes. Elle va les avoir au centuple. Et elle va voir qui EST Antoine de Beaufort. Croyez-moi. Bonne journée, pauvre sac à foutre.
Eddy tomba des nues. Il sortit du cabinet d'avocat en pleurant, dévasté.


-Madame Rodovan… Votre Ceriflor ne s'ouvre pas parce… Parce qu'il est aveugle.
La femme au fort décolleté regarda Jules, étonnée.
-Quoi ?
-Madame, avant tout… Vous ne devez pas abandonner ce Pokémon ! D'accord ? Votre… Ceriflor souffre d'un grave handicap qu'on retrouve chez certains Pokémon de son espèce qui vivent dans des régions ou le temps varie beaucoup. En imposant à votre Pokémon une exposition irrégulière au soleil pour ce que je crois être vos expériences, vous avez facilité le développement de sa dégénérescence oculaire. Il ne verra plus jamais…
La femme semblait bouleversée.
-Je… je m'en doutais. J'avais conscience des conséquences… Je n'ai pas… pris assez vite conscience qu'il allait aller mal par ma faute !
-Ce n'est pas vraiment votre faute… Vous pensiez faire au mieux pour lui…
-En étudiant son comportement face au soleil j'ai fragilisé sa vision. Mon Ceriflor est une… victime de l'avancée du savoir…
-Je suis désolé.
-Je… Que dois-je faire ? Il n'y a pas de cellule spécialisée ?
-Si, si, j'ai cherché des cellules d'aide pour Pokémon aveugles. Certaines procédures sont couteuses mais les procédures d'encadrement sont vraiment bonnes, les soins médicaux permettent au Pokémon d'obtenir une certaine autonomie…
-Oh seigneur…
Etienne, Andrew, Penny et Sadia observaient tristement la scène.

-Vous QUOI ?
-Je REFUSE d'enregistrer ce cas !!! Ce serait immonde !
Etienne soupira.
-C'est un cas très intéressant tant au niveau comportemental que médical ! Il est la preuve que les Ceriflor ne ressentent pas le soleil, mais ils le voient. Votre découverte pourrait faire avancer la recherche concernant les analyses sur les effets climatiques, organiques, médicaux, ça permettrait d'améliorer la règlementation en matière de recherches météorologiques.
-JE NE VEUX PAS… me servir de ce pauvre Pokémon aveugle pour… remplir mon dossier ! Ce serait immonde !!!
-Ce qui serait encore plus immonde ce serait que le calvaire de ce Pokémon ne serve à rien et qu'il soit devenu aveugle sans que ça n'ait fait avancer la science !
-Me sortez pas votre baratin, Mr Smirnoff !! Vous oseriez vous servir… d'un Capidextre amputé de ses queues comme cas stratégique s'il se servait de ses pieds ? Vous ne trouveriez pas ça… Immonde ?!
Etienne hocha la tête.
-Bien sur. Je suis touché au cœur par ce genre de choses. Et surtout ayant moi-même un Capidextre, je voudrais savoir si cette personne avec ce Capidextre amputé s'en sort.
Jules soupira.
-Vous avez bien travaillé. Et en plus vous avez vaincu votre timidité pour aller voir une femme opulente, puis pour annoncer à Lolo qu'elle avait un Pokémon aveugle. C'est un pas vers la confiance en vous. Le Ceriflor, lui, n'a pas confiance en son instinct quand il lui dit « Le soleil est là ». Vous avez confiance en vous quand vous dites à cette femme « Ton ami le plus cher est atteint de cécité. »
Jules hocha la tête, convaincu. Il enregistra le cas.

Jonathan arriva dans le bureau d'Estelle.
-Estelle, faut qu'on parle !
-Ton corps est en pleine croissance, il te faut de l'eau ?
Jonathan soupira.
-C'est à propos de nous deux.
Estelle prit une grande inspiration.
-Aux dernières nouvelles on n'a pas de problème précis…
-Je veux pas être un prétexte.
Estelle s'étonna.
-Tu n'en es pas un…
-Laisse-moi finir. Je tiens aussi à te dire que je t'aime, que je suis fier de cet amour et que je tiens à ce que ton frère le sache.
Estelle secoua la tête.
-Tu ne le connais pas, il va nous faire chier, il est capable de…
-Je m'en FOUS !
Il avait dit ça fermement. Estelle tressaillit.
-Estelle, je t'aime vraiment. Je t'ai ouvert mon cœur, je t'ai dit des choses que j'ai dites à personne… sauf à ton frère et à Linus mais lui il a vécu ça avec moi c'est pas pareil… Enfin bref… Je veux t'aimer comme tu le mérites !
Eddy les observait, intrigué. Norbert entra avec les parents d'Eddy.
-Maman ! Papa !
-Fiston !
-Mon bébé !
Eddy serra ses parents dans ses bras. Jonathan et Estelle observèrent, stoppés dans leur argument.
-Nous sommes venus en train !
-Vous allez bien ?!
-Oui, oui…
-Monsieur Finsbury est ton petit ami alors ?
-Oui voilà… Ca va bientôt faire un an ! sourit Eddy.
-La journée est bientôt finie, on va rentrer et là on pourra diner tranquillement ! sourit Norbert.
-Avec grand plaisir ! sourit la mère.
Ils sortirent. Estelle regarda Jonathan. Lequel désigna leur situation.
-Tu vois ? C'est ça que je veux !
-… Tu veux un mec ?
Jonathan soupira.
-La transparence ! Comment tu veux… Qu'on fonde une famille si ton frère est toujours pas au courant ?!
Estelle s'étonna.
-Tu veux… qu'on… fonde une famille ?!
-Ouais… Je pensais que de ton côté… tu étais pareil… enfin tu… pensais dans la même direction !
-Jonathan, tu es le premier homme à me faire une telle proposition… Ca… me… touche…
-Je sais que c'est méga rapide, que tu me connais pas encore super bien, qu'on n'a pas encore vécu ensemble… Je suis prêt à changer d'appart, et même de ville… Et si tu veux on prendra une grande maison… j'ai des économies…
-John… C'est… trop ! Trop d'un coup !
-Je sais… Mais j'ai pas de temps à perdre. Je t'aime.
Estelle écarta les lèvres.
-Tu…
Jonathan réalisa qu'il ne lui avait jamais dit. En fait il venait aussi de lui dire deux fois mais c'était au milieu d'une phrase, ça manquait d'intensité. Là…
-Tu m'aimes ? Vraiment ?
-Mais bien sur ! Tu… Tu es la seule avec qui je veuille… Etre moi-même... avec qui je veuille me révéler. Avec qui… je veux exister.
-Tu flattes comme une merde !
-Je sais, et tu réagis avec un tel tact !
-Par contre ton cynisme…
-Et toi ta franchise…
Ils s'embrassèrent intensément. Elle se leva et l'enlaça. D'un bond, elle le fit reculer contre une étagère. Ils s'enlaçaient avec fougue, s'embrassant passionnément.
-John…
-Je… J'ai…
-Moi aussi !!
Ils s'étreignirent de plus belle, passionnés et amoureux. Elle allait pour le déshabiller, vu à quel point elle était partante.
-N…Nan… Pas ici !
-On s'en fout !
-Estelle, on y va, y'a Kenny qui…
Estelle et Jonathan, à deux doigts de faire une énorme bêtise dans les locaux administratifs, regardèrent Etienne, complètement dépassé par cette vision. Sa sœur, une épaule à l'air, en train d'ouvrir la chemise de Jonathan…
-D…D….E….Est……….ESTELLE ????!!!!
-Oh bordel de merde les ennuis commencent ! soupira Estelle.

Norbert resservit de la dinde à Madame Banks.
-Votre appartement est superbe, Mr Finsbury…
-Merci. J'ai mis du temps avant de bien le décorer ! De le remplir surtout. J'ai passé presque neuf ans dans cet endroit, à force…
-Eddy nous a dit que vous aviez voyagé.
-Oui je suis fils de diplomate !
-Vos parents doivent être fiers de voir que vous avez réussi !
Norbert sembla gêné. Eddy le regarda, embarrassé.
-Oui. Très fiers. Ma… mère surtout, l'était.
-Notre fils nous a souvent donné des raisons d'être fier de lui aussi… Il est sorti très tôt de l'école d'assistant de direction…
-Oui et il a reçu de nombreuses bourses et des propositions pour des tas de grandes écoles !
Norbert regarda Eddy en souriant alors que ce dernier était quelque peu embarrassé.
-A un moment nous avions presque cru qu'il allait se marier !
Eddy soupira.
-Maman, Marielle était folle !
-N'empêche qu'elle t'aimait beaucoup !
Eddy soupira de nouveau sous l'œil surpris de Norbert.
-Norbert, comment avez-vous rencontré Eddy ?
Norbert sembla étonné.
-Euh… On travaillait ensemble… On ne se connaissait pas trop au départ, on n'osait pas trop se parler. On a été invités ensemble à quelques soirées communes, on… se voyait en coup de vent, à cause de Marielle, justement... Quand Marielle est partie, j'ai… appris à connaître Eddy. Il m'a énormément soutenu lors d'une épreuve très difficile, et… j'ai réalisé à quel point c'était un garçon bien. Depuis, on a décidé de faire notre vie ensemble. Et depuis neuf mois on est très heureux.
Eddy sourit. Norbert lui prit la main.
-Nous sommes content que notre fils soit enfin heureux. Il a traversé des périodes tellement difficiles…
-Oh maman… pas devant Norbert !
-C'est vrai mon chéri, quand même !
-Norbert n'est pas obligé de savoir ça…
-Ca n'empêche que nous sommes contents de te voir avec quelqu'un de bien.
Eddy hocha la tête.

Norbert faisait la vaisselle avec la mère d'Eddy.
-Ca me fait… très bizarre de voir des parents qui acceptent comme ça que leur fils soit… homosexuel, ça me… rassure quelque part, vu comme les miens ont réagi… sourit le doyen.
-Oh, vous savez…
La mère cessa de laver le plat et regarda Norbert.
-On n'accepte jamais vraiment.
Norbert regarda la mère, surpris.
-Des mères vous diront… qu'elles sont fières de leur fils… qu'elles préfèrent le bonheur de leur fils au fait d'avoir des petits enfants… mais… Il y a un sentiment d'échec et d'avoir mal élevé votre fils qui est… omniprésent. Le regard des autres mères qui vous culpabilisent… Quand Eddy nous l'a dit… C'était… un vrai choc. Pendant un moment j'ai pensé… partir, parce que j'avais l'impression d'avoir mal fait mon travail de mère. D'être… responsable. D'avoir fait quelque chose de travers, oh bien sur vous me direz que non, mais je ne m'en convaincrais jamais. On n'accepte jamais. On se résigne.
Norbert baissa la tête, comprenant. Eddy, derrière la porte, semblait mal à l'aise.

Etienne se tenait face à Estelle qui était quelque peu honteuse.
-Euh… Avant que tu ne dises quoi que ce soit… Je suis grande, je fais ce que je veux…
-Est-ce que tu te rends compte… que ce type… a tué trois mecs de sang froid avec un fusil à pompe ?
-C'étaient les enfoirés qui avaient tué sa femme et sa fille ! Tu connais la légitime défense ?
Erwan et Connor, le Riolu, servirent du thé glacé. Kenneth était sur le canapé, l'air embarrassé.
-Tu… Tu aurais au moins pu me le dire !
-Tu m'aurais empêchée d'aller le voir !
-Bah évidemment !! Mais enfin Estelle je croyais que tu aimais… les gentils garçons…
-Jonathan est très gentil !
-Tu sais qu'il m'a déjà menacé ?! Qu'il a déjà essayé de me tuer en me faisant lâcher le volant d'une voiture ?
-Tu l'avais cherché ! rétorqua Kenneth.
-C'est tellement chiant un mec bien, Etienne ! Parfois, fréquenter un salaud, un sale type, un mauvais garçon, c'est tellement plus intéressant ! On essaie de découvrir une autre facette du personnage, on voit un côté attachant derrière une façade dure… il y a un but dans le relationnel, t'es pas seulement la pauvre conne qui s'entiche d'un beau kéké, tu… Tu sers à quelque chose, tu apportes un plus, tu améliores le quotidien de la personne. J'ai à 100 % cette satisfaction avec John.
-Elle défend bien ce qu'elle avance… marmonna Kenneth.
Etienne soupira.
-Je… T'es pas en sécurité avec lui !
-Qui a dit que je voulais être en sécurité avec un mec ? Le danger ça me plait peut-être ! J'ai envie de… que ma vie soit mouvementée, tu comprends ? Et avec lui je sens que… chaque jour va être exceptionnel.
Etienne secoua la tête, l'air malheureux.
-C'est… C'est pas un mec bien pour toi !
-Tu aurais préféré que je sorte avec Kenny ou quoi ?!
-Non, j'aurais été tout aussi gêné…
-Et moi donc… soupira Kenny. J'aurais eu l'impression de sortir avec la sœur de mon meilleur pote ! La honte, quoi !
-C'est juste le coup de « Estelle sort avec… » qui te gêne ! soupira la jeune femme.
-Tu n'as aucun problème avec le fait qu'il ait été marié, qu'il ait eu un enfant…
-Il a le droit d'avoir une seconde chance !
-Il a passé quinze ans en prison ! Ca laisse des traces !!
-Et alors, toi t'as bien passé dix ans à enseigner à des crétins, t'es pas encore triso !
-Si maman était là…
-…Elle serait contente, et n'essaie pas de me faire culpabiliser sur les parents, c'est minable même de ta part !
-Estelle : Un. Etienne : Zéro ! ricana Kenny.
-Enfin ESTELLE, MERDE ! Tu sors avec un type qui vit tout seul, qui a vécu un chagrin d'amour énorme ! Tu ne pourras jamais le quitter, tu ne pourras jamais avoir ta place dans votre couple, tu seras toujours gênée par le malheur que tu pourrais lui causer !
-Non, je sais que John est un mec bien. Tu ne le connais pas, c'est pour ça que tu dis ça.
-Je le connais assez pour savoir qu'il n'est pas fréquentable.
-Bon ! Je sors ! Tu m'énerves !
Elle essaya d'ouvrir la porte de l'appartement. Etienne la regarda, surprise de ne pas pouvoir ouvrir.
-Ouvre !
-C'est fermé.
Estelle regarda son frère, furieuse.
-Tu n'arriveras pas à me retenir de le voir !
-Non, mais tant que tu vivras sous mon toit, tu éviteras d'avoir de mauvaises fréquentations.
Estelle pesta et alla s'enfermer dans la chambre. Kenneth soupira.
-T'y es pas allé un peu fort, là ?
-Tu aurais agi différemment ?!
-Tu devrais parler à Jonathan.
-Je refuse de cautionner cette relation ! Nos parents nous ont élevé comme des gens bien, c'est pas pour qu'elle se maque avec un taulard !
-Mouais… Mais si elle est heureuse…
-Elle ne sera jamais libre avec lui, elle fera toujours en sorte de le ménager, elle va finir piégée dans une relation ou elle se contentera d'être un coussin pour lui, elle n'osera jamais prendre une place auprès de lui, parce qu'elle voudra préserver son émotivité !
-Mouais… C'est pas en l'enfermant que tu vas la calmer. Je vais lui parler, moi.
Kenneth se leva et ouvrit la porte de la chambre.

-Vos références sont très bonnes… Je pense qu'on peut vous placer en stage à l'intendance.
-Merci, Mr Hadley.
-Bienvenue chez nous, Mr Banks.
Eddy sortit du bureau du proviseur. Il croisa Linus qui commençait sa Doyenneté.
-Tiens ! Eddy Banks ! Quelle joie de vous revoir !
-M… Monsieur Winchester ?! Vous travaillez ici ?
-Eh bien oui, j'ai été obligé de quitter la magistrature… Mais j'ai… appris ce qui vous était arrivé au cabinet… Je suis profondément désolé.
Eddy sembla quelque peu honteux.
-Euh… J'aurais du vous en parler !
-Rassurez-vous, je n'ai pas de… problème avec ce genre de chose. En plus Mitchell, le codirigeant du cabinet, l'était aussi ! Sauf qu'il se cachait.
-Ah…
-Oui donc vous voyez… Vous allez travailler ici alors ?
-En stage pour le moment, on verra après.
Linus hocha la tête.
-Sachez que si vous désirez rester ici, j'essaierais de faire mon possible pour que cela se fasse.
Eddy hocha la tête en souriant.
-Merci… Monsieur le doyen !
Linus sourit à son tour. Eddy se rendit à son bureau. Il aperçut un visage qu'il n'espérait plus trop revoir : Celui de sa vieille amie et amoureuse acharnée : Marielle Mochard.
-EDDY-NOUNET !!!
-……..oh non…..


-Au revoir ! Rentrez bien !
Norbert ferma la porte. Il regarda Eddy.
-Bah c'était bien sympa ! Tu as de la chance d'avoir des parents aussi gentils.
Eddy semblait malheureux. Norbert s'étonna.
-J'ai entendu… ta conversation avec maman… dans la cuisine.
Norbert sembla quelque peu dépité.
-Oh, euh…
Eddy baissa la tête, attristé.
-Je… Je m'en doutais un peu, en fait, mais… de l'avoir entendue dire que… que je la rendais peut-être malheureuse…
-Eddy…
-…J'ai besoin de toi Norbert. Je sais que… tu te reposes beaucoup sur moi, mais… Là je…
Norbert serra son amant dans ses bras.
-Je suis là. Je suis là, Eddy. Ne t'en fais pas. Elle… elle t'aime, tes parents t'aiment, c'est tout ce qui compte.
-Mais je… je suis pas sur… j'ai besoin…
Norbert hocha la tête.
-Ne t'en fais pas. Je suis là. Je serais toujours là. Je… Je serais toujours là, je ne t'abandonnerais jamais.
-Je… j'ai pas envie de pleurer, je suis un peu…
-Je comprends, je comprends, souffla Norbert.
-Ca t'embête si… on va au lit tout de suite ? J'ai besoin de… De…
Norbert hocha la tête.
-Tu as besoin de cuver ta déprime. On prend un petit bain moussant ?
Eddy sourit.
-Excellente idée…
-Je te ferais un petit massage…
-Un gros massage !
-Ok, ok ! Un gros massage. Tu sais de toute façon que tu peux compter sur moi, hein ?
Eddy soupira.
-Bah en fait… Pendant un moment je trouvais que… je ne te servais pas à grand-chose.
-Ah non ça c'était mon impression ! sourit Norbert. J'avais l'impression que… t'avais pas besoin de moi.
Eddy embrassa Norbert.
-Tu plaisantes ? Tu es tout pour moi… sourit Eddy
-Toi aussi. Toi aussi tu es tout pour moi mon petit Eddy… Je t'aime, tu sais ça, hein ?
-Allez. On va se décrasser ?
-Quelque chose me dit qu'on sera tous sales même après ce bain !
-Oh Norbert, tu es dégoutant !!
-Mais je t'aime, c'est ça qui compte. Allons-y !

-Etienne…
-Quoi ?
Kenneth montra la chambre vide.
-Elle s'est tirée…
-… Et merde…